Au fils du temps et L’Arbre de la Vierge à al-Matariya

Au fils du temps ou j’ai découvert que mon arrière-grand-père Polycarpe était un photographe les plus diversifiés de l‘empire ottoman je n’ai eu de cesse de découvrir des photographies de Sébah-Joaillier et aujourd’hui je vous fais découvrir des photos et les commentaires de la vie d’hier et d’aujourd’hui.

Ne dit on pas que souvent les photographies disparaissent et reviennent par des chemins mystérieux..

40. L'Arbre de la Vierge à Matarieh. 1878s.

Photo de Pascal Sebah. Certaines images de Pascal sont signées J.P. Sebah, car il accole l'initiale de son prénom à celle de son père.
Photographie d'un homme en tunique debout sous une branche d'arbre à feuilles caduques, dont le tronc est entouré d'une clôture et d'un sentier ; ruelle flanquée d'arbres et d'arbustes bas au premier plan.

L’Arbre de la Vierge à al-Matariya
Al-Matariya, près du Caire.

Cherche-t-on l’arbre - un sycomore - qui, selon une tradition copte, a servi quelque temps d’abri à la Sainte Famille lors de sa fuite en Égypte… on risque cette même déception que décrivait en 2015 un visiteur : “Je me rends compte à quel point cet arbre est vieux, et les tentatives pour le préserver ont été si misérablement décevantes. De gros morceaux cassés sont disposés de manière à donner l'impression qu'ils sont encore fixés au tronc, mais la plus grande partie de l'arbre est enveloppée dans de la cellophane. Je n’en croyais pas mes yeux !”

Aujourd’hui, précise Sara Allam dans un article publié dans “Egypt ToDay” le 6 novembre 2017, l’arbre est placé sous la “juridiction” du ministère des Antiquités et il faut acheter un ticket pour pouvoir le visiter. Elle précise qu’une source se trouvait à proximité et qu’elle alimente encore de nos jours un puits utilisé par la population locale. Elle cite également le témoignage du père Barsoum Shaker, curé de l’église de la Vierge Marie, selon lequel l'arbre originel étant devenu sec depuis longtemps, les prêtres servant à Héliopolis et à al-Matariya ont fait pousser des rejetons de l'arbre originel “de sorte qu'il continue à être une bénédiction pour l'Égypte”. Le père Barsoum rappelle enfin que les soldats français de la Campagne d’Égypte (1798-1801) ont essayé de couper l'arbre, mais il s’est mis à saigner. Ils se sont donc contentés de graver leur nom sur le tronc.

“On raconte, lit-on dans un article publié en 2013 par “La Croix”, citant le Blog copte, que le tronc de l’arbre a ouvert miraculeusement son écorce pour protéger (la Sainte Famille) des brigands et qu’une source d’eau miraculeuse se mit à jaillir pour donner de l’eau à boire à l’enfant et qu’un balsamier a ensuite poussé dans son bassin. À partir du IVe siècle, de très nombreux pèlerins sont venus voir cet arbre à Matariya, dans l’espoir d’une vision de la Vierge Marie et de recueillir l’écorce de l’arbre qui posséderait des vertus médicinales : son baume, consacré depuis les temps apostoliques, est également utilisé dans la préparation de parfums et à Noël.”

“La ville d'Héliopolis s'appelait “Lounou” en égyptien et “On” dans la Bible ; elle s'étendait sur une grande superficie. Seules quelques ruines éparses témoignent de cette grandeur. On peut voir encore, à Matariah, à proximité de la ville de Moustouroud (ancienne église avec un puits d'eau miraculeuse), un enclos abritant un vieux sycomore au tronc tordu : il s'agit de l’Arbre de la Vierge. À cet emplacement, il semble que cet arbre ait toujours fait l'objet d'un culte sacré sous lequel aurait été allaité Horus enfant. Avec l'arrivée du christianisme, l'arbre devint l'objet de légendes spécifiques selon lesquelles la Sainte Famille se serait reposée sous son ombrage, lors de sa fuite en Égypte. L'arbre actuel date de 1672 ; il remplace le premier arbre. Le site reste un lieu de pèlerinage, placé sous la juridiction copte catholique.” (Hervé Beaumont, “Égypte”, 2001).

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