Au fils du temps Quai de Galata

Au fils du temps ou j’ai découvert que mon arrière-grand-père Polycarpe était un photographe les plus diversifiés de l‘empire ottoman je n’ai eu de cesse de découvrir des photographies de Sébah-Joaillier et aujourd’hui je vous fais découvrir des photos et ses commentaires de la vie d’hier et d’aujourd’hui.

Ne dit on pas que souvent les photographies disparaissent et reviennent par des chemins mystérieux.

869. Quai de Galata. 1900s.

Les quais de Galata, accès direct au centre d’Istanbul, situés sur le rive nord de la Corne d’or, n’étaient pas aménagés et attiraient la convoitise de sociétés étrangères à la fin du XIXe siècle. C’est la Société des quais de l’homme d’affaire français Marius Michel (Michel Pacha) qui, en 1890, fut chargée de leur aménagement et en obtint la concession. Les navires pouvaient enfin accoster, moyennant finances évidemment...
Cet aménagement des quais ne se fit cependant pas facilement et rencontra quelques oppositions.

« Malgré son importance commerciale, Constantinople n'est dotée de quais que depuis peu d'années. C'est par une convention du 7 novembre 1890 que le ministre du commerce et des travaux publics, agissant au nom du gouvernement impérial, accordait la concession de la construction et de l'exploitation : 1° de quais à établir sur les deux rives de la Corne d'Or dans des limites fixées ; 2° de docks et entrepôts pour les marchandises à établir sur des emplacements à déterminer, avec faculté de délivrer des warrants aux entrepositaires. La Société concessionnaire obtenait le droit de construire des voies ferrées le Iong des quais pour le service, et des tramways et omnibus sur les voies publiques à ouvrir le long et aux abords des quais. [...]

Munie de celle charte et constituée avec des capitaux français, !a Société [des quais] se mit a l'œuvre. En 1894, !e quai de Galata, long de 800 mètres, était terminé. Mais, lorsque le jour vint de l'utiliser, le premier navire qui se présenta se trouva en présence d'une flottille de mahoniers obstruant le passage. Le capitaine n'osa pas aborder de force. Dans la crainte d'une émeute le Sultan défendit à la Société d'exploiter son quai, et c'est seulement au bout de quinze mois, à la suite de pressantes démarches, qu'il retira sa défense. L'ère des difficultés ne faisait que commencer. La Société construisit, des entrepôts provisoires ; sur la réclamation des concurrents éventuellement lésés, il lui fut défendu de tes utiliser. Elle avait le droit d'organiser un service de bacs à vapeur; en présence de l'hostilité des kaïdjis (bateliers), on lui interdit, de procédera cette organisation. »

Extrait de Revue générale de droit international public, 1902, page 678-679
[Les mahoniers sont les bateliers qui assurent le transport des navires à la terre. Avec la modernisation des quais, ils perdaient leur gagne-pain.]
On trouve aussi des témoignages de litiges commerciaux en 1895 :

« Le Firman de concession octroyé, le 6 Rubi-ul-Ahir 1308 [1891], à la Société des Quais, prévoyait un tarif qui fut jugé, dès sa promulgation, contraire aux intérêts du commerce étranger.
Le monde commercial s'alarma, à juste titre, de la situation incontestablement difficile, qui allait lui être créé, et chacun songea, dès lors, à sauvegarder ses droits.

La Chambre de Commerce Italienne de Constantinople, soucieuse tout particulièrement de la sauvegarde des intérêts qui lui sont confiés, prit l'initiative, en 1891, de réunir les délégués du commerce étranger, à l'effet d'étudier la question, et de pourvoir aux moyens, qui seraient jugés les plus aptes à surmonter les difficultés qui surgissaient. »
Extrait de « Le commerce étranger et les quais de Constantinople », Chambre de commerce italienne de Constantinople, 1895, 30 pages

Les Chambres de commerce négocièrent donc avec Félix Granet de la Compagnie des quais et obtinrent quelques concessions sur l’ensemble des tarifs.














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